Pourquoi je ne me dis plus végétarienne

par | 30/12/23

Voici un texte très intimiste que j’ai rédigé il y a 1 an et demi. J’ai mis du temps à le publier, je suis enfin prête !

Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent à quel point j’ai toujours été hypersensible à la condition animale. A l’école primaire j’étais celle que l’on faisait pleurer en écrasant les fourmis. J’étais aussi celle qui hurlait pour que sa grand-mère arrête de tuer poulets, lapins et pigeons. Ou encore celle qui pleurait pendant des jours après avoir aperçu un chat mort sur la route.

A l’âge de 7 ans j’ai compris que la viande était en fait un animal mort. Ma décision a été immédiate et catégorique : je criais « plus jamais je ne remangerai de cadavre ». J’appelais les gens « tueurs d’animaux », « assassins ». Pendant les années qui ont suivi j’ai tenu tête à mes parents, à mon maître d’école et à des médecins. J’ai fait face aux jugements des membres de ma famille et aux moqueries des autres élèves. Jamais je n’ai flanché. Ma détermination était sans faille. A la hauteur de ma souffrance, immense. Je pleurais tous les jours mais heureusement, mes animaux de compagnie m’apportaient beaucoup de réconfort, « eux ». Oui, j’avais une colère immense envers les humains.

A l’âge de 30 ans j’ai participé à un stage de communication animale proposé par Marion Canaple (https://lumieresanimales.wixsite.com/lumieresanimales). Ingénieur agronome de métier, elle intervient auprès des éleveurs afin de les aider à comprendre les besoins de leurs animaux. Son avis sur les animaux d’élevage m’a fortement interpellée. Par exemple, elle disait avoir traduit une vache qui, une fois son petit né, disait être très heureuse qu’on lui enlève pour enfin rejoindre le troupeau. Je ne comprenais pas comment une mère pouvait accepter qu’on lui enlève son petit à la naissance (petit destiné à être engraissé avant d’aller à l’abattoir). D’une manière générale, me parler de séparation mère-enfant était la pire chose au monde pour moi. Je sais, maintenant que cette sensibilité à ce sujet est libérée, qu’il s’agissait d’un effet miroir car j’ai moi-même été séparée de ma mère à la naissance, pendant une nuit seulement mais cela laisse des traces. En effet, la souffrance s’imprime dans le corps et reste présente jusqu’à ce qu’on prenne conscience de la blessure, qu’on l’accueille et qu’on la libère. C’est justement mon travail au cabinet de vous accompagner en ce sens. Une fois les émotions exprimées, les expériences qui auparavant nous faisaient souffrir ne nous atteignent plus ou beaucoup moins, j’en reparlerai plus loin. Si je reviens à mes moutons, ou plutôt à l’histoire de cette vache, Marion a semé une graine en moi. La graine du « peut-être que je me suis trompée sur ce que souhaitent les animaux ». Surtout que Marion expliquait que de nombreux animaux d’élevage disent en communication animale être heureux de leurs conditions. Que pour eux, il s’agissait d’un échange : « je te donne ma viande / mon lait, et en échange tu me fournis nourriture et sécurité ». Je restais ouverte mais pour moi, il était toujours impossible d’envisager de manger un animal.

C’est à la même période que j’ai découvert Dominique Guyaux et l’alimentation sensorielle dans son livre : « L’éloge du cru ». Manger sensoriel c’est faire confiance en son odorat et en son goût pour choisir les aliments à consommer (bruts). C’est aussi revenir dans la logique du chasseur-cueilleur qui sommeille en chacun de nous. Dominique Guyaux n’exclut pas la viande ni le poisson, bien au contraire, crus et séchés, ils font partie des aliments possibles à consommer (1 fois par jour maximum). Je n’ai pas testé mais ce type d’alimentation est resté dans un coin de ma tête et c’est cet hiver que je me suis repenchée sur le sujet (alors âgée de 34 ans). J’ai relu un article qui s’intitule « Révélations sur la viande » (https://alimentationsensorielle.fr/2018/02/15/revelations-sur-la-viande/), article rerelu dans son nouveau livre « Du cru au cuit ». Dominique Guyaux y explique que dans ses stages il fait sentir des aliments aux participants, yeux bandés (ils ne savent pas ce qu’ils sentent). Chez certains végétariens, l’odeur de la viande séchée ne les fait aucunement réagir ce qui signifie que leur corps n’en a pas besoin. En revanche, chez certains, l’odeur est exquise et de la salive est sécrétée en abondance… Leur corps en aurait-il donc grandement besoin ? Par éthique, ils priveraient leurs corps de précieux nutriments ou énergies et donc s’éloigneraient de la bonne santé ? Mon choix a été acté : il fallait que je sache si mon corps en avait besoin ou non. Je m’inscrirai donc à un stage.

Dans le même temps je sentais que la viande me dégoûtait de moins en moins. Une autre lecture m’inspirait : le livre de Christiane Beerlandt, « La symbolique des aliments ». Cette autrice explique : « […] par sa nature, la conscience des animaux est orientée vers l’évolution générale de l’être humain et de l’humanité, de la Terre. […] Si dès lors, l’Etre humain se comporte en être digne, aimant et reconnaissant vis-à-vis du monde animal (en ne faisant pas souffrir inutilement les animaux), cette phase de transition nécessaire (la consommation de viande) peut se dérouler sans sentiments de culpabilité, dans la paix et la compréhension […]. ». Elle ajoute « Lorsque l’être humain ressent l’envie de manger de la viande, c’est que c’est nécessaire pour sa santé, tant au niveau du corps qu’au niveau de l’esprit. Donc, pas de commandements ni d’interdits artificiels. L’être humain libre. ». Ainsi, les animaux, lorsqu’ils sont bien traités, seraient d’accord et même heureux de nous offrir leur viande. L’énergie de la viande pourrait même venir nourrir nos corps subtils, améliorer l’ancrage. C’est une révélation. Regarder la viande avec dégoût reviendrait à refuser un cadeau précieux. Alors que l’on pourrait honorer l’animal, le remercier. Tout comme dans la plupart des tribus qui vivent proches de la nature, ainsi que nous l’expliquait un ami qui a vécu dans le grand nord canadien.

Lors d’une relecture de ce passage, je me suis demandée quel animal ou quel type de viande ou de poisson me ferait envie. Et l’appel était clair : j’avais envie de viande de bœuf séchée ! A partir de là l’envie est devenue de plus en plus forte, j’y pensais plusieurs fois par jour. Je ne pouvais pas attendre un futur stage d’alimentation sensorielle, il fallait que je teste maintenant. Je tournais en rond dans mes pensées, c’était très inconfortable. Et puis je me suis décidée, je suis partie en acheter dans un magasin bio, sans rien dire à ma famille ! Sur la route, je vois l’appel manqué d’une amie proche, je la rappelle et je me rends compte que nous étions toutes deux en voiture en direction de la même ville ! J’ai osé lui avouer mon futur acte et lui demander si toutefois elle accepterait de m’accompagner. Car 27 ans sans manger de viande, je peux vous dire que je me sentais complètement perdue ! Elle a accepté et nous nous sommes retrouvées sur le parking avec bientôt cette viande séchée à disposition. Comme c’était bizarre. Elle m’a fait sentir la viande. Elle était froide et n’avait pas vraiment d’odeur. Elle m’a fait la toucher. J’ai réussi, toujours chamboulée par ce que je m’apprêtais à faire. J’ai remercié cet animal d’avoir offert son corps et puis j’ai goûté un tout petit morceau puis un 2ème et un 3ème. C’est là que j’ai senti le goût horrible du sang. Dégoûtée, j’ai dit « beurk, ça a le goût du sang, c’est le goût de la mort ». Mon amie m’a rappelée que c’est le sang dans notre corps qui nous maintient en vie. Que nos règles chaque mois ne sont pas synonymes de mort mais de vie possible. J’ai pleuré, lâché cette croyance limitante : « le sang = la mort » pour la remplacer par la croyance nourrissante : « le sang = la vie ». J’ai regoûté un 4ème petit morceau de viande séchée mais mon envie avait totalement disparu. Le lendemain j’ai senti que j’étais beaucoup plus présente dans mon corps. Effectivement, l’énergie de la viande de bœuf a permis de m’ancrer.

Depuis cet événement j’ai goûté à divers animaux par curiosité : poisson, homard, noix de St Jacques. Verdict : je n’aime ni la viande ni le poisson ni les fruits de mer ou crustacés, ça ne m’appelle pas. Comme j’ai pu le lire dans le livre de numérologie : « Votre chemin de vie » de Dan Millman, j’ai tout à gagner sur le plan de ma santé à rester végétarienne (ce qui n’est pas le cas de tout le monde).

Alors justement est-ce que je suis végétarienne ou non maintenant ? Comment « m’étiqueter » ? Eh bien justement j’ai décidé que je n’appartenais plus à aucune étiquette alimentaire. Je mange végétarien (et même quasiment 100% végétal) mais j’ai le choix de consommer n’importe quel aliment si l’envie arrive. Je suis LIBRE. Alors qu’avant je ne pouvais pas en manger, ce n’était pas un choix, c’était une obligation, un dégoût, une souffrance. Maintenant c’est un choix. C’est un choix éthique pour les animaux, pour l’environnement et par goût.

Concernant ma souffrance envers les animaux : elle a disparu. J’ai pu en faire l’expérience cet été quand, à la plage, un chasseur sous-marin est sorti de l’eau avec un gros poisson harponné (ça faisait un peu comme dans un film, le mec sort de l’eau venu de nulle part avec une combinaison style Armée de terre !). Je n’ai pas aimé voir cet animal mort, je reste très sensible bien sûr, mais j’ai pu le regarder sans pleurer, sans souffrir, j’ai juste pensé « merci à toi poisson et sois en paix ». Comment j’ai fait ? A force de travailler en développement personnel, j’ai élargi mon regard comme si des œillères étaient parties. Cela s’est fait en douceur sur des années (9 ans précisément). J’ai changé petit à petit des croyances que j’avais sur le monde et j’ai réussi à apaiser un grand nombre de blessures grâce à l’aide de formidables thérapeutes, de lectures, d’expériences de vie, de réflexions et de remises en question. Et je continuerai encore puisqu’il paraît que c’est le travail de toute une vie et même peut-être plus. Si vous êtes dans ce cas d’hypersensibilité / de sur-réaction que ce soit vis-à-vis des animaux ou de tout autre situation, retenez qu’il est possible de s’en défaire même si le défi paraît insurmontable.

À propos des conditions d’élevage

90% des porcs sont élevés dans de minuscules espaces sans jamais voir la lumière du jour. De nombreux poulets connaissent le même sort, élevés aux antibiotiques pour éviter les épidémies dues à leurs tristes conditions de « vie ».

  • A fuir : jambon, lardons, saucisses et autres viandes et charcuteries de grande surface dont la vibration est très basse et qui contiennent de nombreux additifs toxiques, en plus d’être emballés dans du plastique (les micro-plastiques passent dans la viande et donc dans le corps en plus de polluer la planète).
  • À privilégier : les éleveurs bio locaux (notamment ceux qui pratiquent l’abattage à la ferme), les amap (http://www.reseau-amap.org/amap.php), le rayon boucherie de votre magasin bio (on peut ramener un contenant pour être zéro déchet).

 

À propos des chats

Le chat dans la nature mange uniquement de la viande crue (si vous avez déjà vu un chat avaler un mulot vous comprendrez de quoi je parle !). Les croquettes et pâtés même bio ou de la meilleure marque ne sont pas sa nourriture physiologique. En effet ils contiennent des céréales, des légumes, un peu de viande et des additifs. Et le tout est cuit.

Ma solution (gratuite) : j’amène un bocal à ma Biocoop chaque semaine et le boucher me le remplit de déchets animaux (merci !). C’est un régal pour notre chatte, un petit complément à sa chasse. Bien sûr pour les chats qui ne sont pas habitués, il faudra y aller progressivement, il y aura une période de transition comme chez les humains qui changent de mode alimentaire. Si le chat est trop vieux il aura du mal à s’adapter, dans ce cas il vaut mieux ne rien changer à ses habitudes.

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